Survivre a la guerre


 

AFRIQUE: Impact socio-économique de la guerre sur la ville de Kisangani
Le retour a l'activité de survie
Je vous envoi quelque commentaires. C'est pas le but de faire un analyse approfondie mais de donner un vue d'ensemble de l'activité des entreprises de Kisangani à partir de l’exemple de grandes sociétés représentatives de l’évolution économique de la ville : le textile, le bois, l’huile de palme et les diamants.
 
 Le textile : la Sotexki

La Sotexki (SOciété des TEXtiles de KIsangani) est une entreprise crée en 1980. Elle n’emploie plus aujourd’hui que 150 employés et un expatrié. Une réduction dramatique pour une secteur que avait plus de 1500 employés avant la guerre.
Le bois : La Forestière
La Forestière était une entreprise d’exploitation et de tranformation de bois basée à une quinzaine de km de Kisangani. Le bois provenait des régions de Banalia et d’Ubundu. Il était ensuite acheminé à la société pour y être transformé là par la scierie. La Forestière a fermé en 1998. Une base militaire s’est ensuite installée. Une réouverture de l’entreprise est inenvisageable pour l’instant du fait de la présence de mines, du contexte politique actuel et de la dégradation des voies de communications.
 L’huile de palme 

Aujourd’hui les employés sont payés pour maintenir une production minimum et garder les outils de production dans l’attente de jours meilleurs.
L’activité de cueillette de noix de palme autour de Kisangani est très répandue. Une partie de l’huile est destinée à la production de savon. La Sorgeri, entreprise spécialisée dans la production de dérivés de l’huile est aujourd’hui moins active. Seuls un tiers des employés seraient encore en activité. Les savons provenant d’Isiro (société Socituri), dans le Haut Uele et de Kinshasa (Marsavco) sont peu nombreuses. Dès lors, une production artisanale (familles, associations…) de savons se développe à Kisangani.
Les diamants : les comptoirs
C’est une activité toujours lucrative dans le contexte de crise politique et alimentaire actuel. Il est bien sûr difficile d’obtenir des informations précises sur ce marché « sensible ». Cependant, il est possible de rapporter qu’il existe plusieurs dizaines de comptoirs principalement dans le centre ville, dont les enseignes ne permettent aucune ambigüité.
Les tolékistes : une alternative à la crise du transport
Du fait de la pénurie de moyens de transport suite aux réquisitions pendant la guerre, un système de transport par vélo-taxi s’est développé depuis 4 ans à Kisangani : les tolékistes. Ils assurent le transport de personnes et de marchandises, et peuvent couvrir des distances de plusieurs dizaines de km. Ils sont probablement des centaines aujourd’hui. De petites entreprises de locations de vélos à la journée se créent
Kisangani apprend l’agriculture

Jusqu’à ces dernières années, Kisangani était une ville prospère dont les activités étaient essentiellement commerciales : point de départ pour l’exportation de textile, de diamants, de produits alimentaires. C’était également une ville universitaire réputée. Ce n’était donc pas une ville agricole. Elle dépendait donc des flux de biens alimentaires à partir des districts voisins. De plus, la politique agricole précédente a encouragé la spécialisation des régions dans certaines productions. Depuis la guerre, la raréfaction des moyens de transport et l’insécurité des routes à conduit à l’enclavement alimentaire de Kisangani qui se trouve coupée de ces anciennes zones de ravitaillement. Il en découle aujourd’hui une importante hausse des prix du fait de la baisse de l’offre des produits, du mode de transport par vélo et de la pratique du rançonnage sur les routes. La population de Kisangani et des environs redécouvre donc dans l’urgence l’agriculture de subsistance pour se nourrir.
 L’apparition des potagers et de nouvelles cultures est un changement cultural. Depuis le début de la guerre, des petits jardins se sont développés autour des maisons. Il s’agit de cultures vivrières : manioc, patate douce, ciboule… La ciboule est un produit apparu récemment à Kisangani, pour remplacer poireaux et oignons qui proviennent de l’est du pays. La culture de la ciboule s’est particulièrement répandue dans la zone de Simi Simi. De même, le niébé qui remplace les haricots est de plus en plus cultivé. Le chapardage régulier des produits des jardins de cases est un frein à une plus rapide expansion La riziculture irriguée s’est également développée, en particulier dans les bas fonds au niveau de l’ancien gouvernorat, avenue Munjororo, près du campus universitaire.


En el centro, sentado, Ignacio SERE. Kisangani - RDC - 2004