Rapport préliminaire a l'arrive a Kisangani

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Le conflit entre les différentes factions se trouvant en RDC ont débuté en 1997. Le résultat de ce conflit est la pose de mines dans le secteur de Kisangani, causant des morts aussi bien du côté des civils que des militaires.

Actuellement, la mission de Handicap International Belgique est de travailler dans un secteur de 25 km autour de Kisangani. Par conséquent, ce rapport préliminaire ne traitera que des zones particulières de ce secteur.

Les zones les plus dangereuses identifiées sont : La Forestière, le chemin de Kandangwa/camp de base et les alentours de l'aéroport de Bangboka. Sans oublier la neutralisation de mines dans des villages qui furent des camps militaires provisoires tels que les ponts du km 60 et de Ngeni Ngeni.

Aéroport de Bangboka

Dans le forêt située au Nord et à l'Ouest en fin de piste. Ce secteur était sous contrôle des troupes de Mobutu. Celles-ci se retirèrent face à l'avance des troupes de Kabila. Par la suite, cet aéroport fut occupé par les ruandais et le RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratique). Des mines antipersonnel et des grenades avec des fils de butée furent placées sur les pistes, les chantiers et les abords des rivières interdisant tout accès vers l'aéroport. Ce qui signifie que ces engins furent placés  de manière aléatoire et rendent le travail pénible vu la densité de la forêt. Chaque troupe sur le terrain a enlevé ou ajouté des mines, mais il n'existe aucun rapport sur carte. Le Sud de la piste juste en face du village de Bangboka fut occupé par l'armée ougandaise. L'armée ougandaise enleva toutes les mines qu'elle mit en place et aucun accident n'a été signalé dans ce secteur.

La Forestière

Une autre position de l'armée ougandaise occupant la scierie. Les positions des mines s'étendent vers le nord et traverse la route Kisangani/Bangboka au km 13. Avant l'abandon des positions par les ougandais, seule une partie des mines fut enlevée. Les mines restantes ont causé plusieurs accidents au sein de la population locale. La population locale a expliqué que les mines étaient placées par rangées dans les surfaces dégagées et quelques unes sur les pistes. Cette même population a signalé que les ougandais ont fait un plan de pose de mines. Une recherche est en cours pour identifier et demander  un plan de ces champs de mines.

Actuellement une mission de "LEVEL 2" est en cours.

La route de Kandangwa et le Camp de Base

Ce secteur fut une position de l'armée de Mobutu situé au Nord de la ville de Kisangani sur l'axe de Bangboka au km 10. Le Nord de la route de Kandangwa est miné par 3 types de mines différentes, par des mines antipersonnel, des mines bondissantes et des grenades avec des fils de butée. Toutes les pistes et sentiers menant à cette route sont piégées. Certains militaires ont commencé à déminer cette zone pour permettre à leur famille de cultiver et de survivre. Malheureusement, ils stoppèrent par manque de paiement de leurs institutions. Ces hommes (anciens militaires) et femmes connaissent très bien la position des mines car ils vivent dans cette zone, mais refusent d'en indiquer les positions. Pour cela, ils demandent de l'argent. Les recoupements du terrain nous ont fait découvrir les types de mines suivants : mine AP M 35 d'origine belge, des grenades avec des fils de butée d'origine yougoslave et des mines bondissantes M2A3 d'origine américaine. Plusieurs accidents ont été signalés dans ce secteur. Handicap International est occupé à déminer dans cette zone.

Autres zones

Suite aux renseignements recueillis,  la plupart des mines se trouvent près des anciennes positions militaires. Ces mines peuvent varier en quantité à partir d'une simple mine AP placée sur une piste à plusieurs mines combinées avec des mines bondissantes ou des grenades avec des fils de butée.

Quelques ponts sur les axes principaux sont minés avec des combinaisons de mines AP et AT. Les mines AP sont aussi placées dans des obstacles naturels, comme des rétrécissements de route... etc.

La solution de la population

La population locale a une bonne connaissance de la localisation des mines et s'est adaptée. En forêt elle a simplement ouvert des nouvelles pistes, pour les champs cultivés elle les a abandonné. Les positions des mines ne nous sont pas directement signalées, mais seulement quand nous arrivons dans un secteur à problèmes. De ce fait, il est très difficile de les localiser vu la vitesse de croissance de la végétation et cet état de chose rend le déminage et la progression des démineurs de HIB encore plus difficile.

Conclusions

L'ensemble du problème de Kisangani nous prendra plusieurs années (entre 2 et 5 ans). La végétation joue un rôle prépondérant au ralentissement des opérations en recouvrant les zones minées. L'aide des militaires locaux ayant connaissance de l'emplacement des zones minées est inexistante. La quantité de mines n'est pas à la même échelle que des pays tels que l'Iran, le Kurdistan ou le Cambodge. Du fait de la densité de la végétation au Congo, les opérations de déminage demande les mêmes ressources que les pays cités précédemment.